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Soy Canada discute de politique alimentaire nationale avec le Comité de l'agriculture

Posté sur: 20 septembre 2017

Soy Canada s'est récemment adressé au Comité parlementaire permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire au sujet de l'élaboration d'une politique alimentaire nationale pour le Canada. 

Vous trouverez ci-dessous la déclaration prononcée par le directeur exécutif par intérim Dale Adolphe et le directeur des affaires générales Chris Masciotra le 19 septembre 2017.

Bonjour membres du comité. Merci de l'invitation à partager notre point de vue sur l'élaboration d'une politique alimentaire pour le Canada. Nous sommes toujours heureux d'avoir l'occasion de commenter ces importantes études. Je m'appelle Dale Adolphe et je suis le directeur général par intérim de Soy Canada. Je suis accompagné de Chris Masciotra, directeur des affaires générales de Soy Canada.

Nous commencerons par fournir une mise à jour sur la croissance du secteur canadien du soya avant de discuter de nos recommandations relatives à une politique alimentaire nationale.

Soy Canada est l'association nationale qui représente l'ensemble de la chaîne de valeur du soya.

Nos membres comprennent des associations de producteurs représentant les producteurs de soja de tout le Canada, des entreprises de développement de semences, des exportateurs et des transformateurs de soja. Notre objectif est d'unir le secteur du soja, de faciliter la coopération et de représenter l'industrie sur les questions nationales et internationales entourant l'accès aux marchés, le commerce, le développement des marchés et la recherche.

Le secteur canadien du soya connaît une croissance explosive. Cette année, notre industrie a atteint de nouveaux sommets, tous les segments de l'industrie connaissant une croissance et un développement solides. En 2017 :

  • La superficie ensemencée a augmenté de 33 % au cours de la dernière année pour atteindre 7,3 millions d'acres;
  • La production devrait grimper de 20 % sur la même période pour atteindre 7,7 millions de tonnes
    • Une grande partie de cette croissance a lieu dans l'Ouest canadien où la production a plus que doublé au cours des 12 derniers mois;
  • En 2016, les recettes monétaires agricoles provenant de la production de soja ont atteint 2,88 milliards de TP3T, soit une augmentation de 20 % par rapport à l'année précédente ; et
  • Les exportations de soja et de produits à base de soja poursuivent leur tendance à la hausse. En 2016, les exportations ont atteint 4,84 millions de tonnes pour une valeur de $2,8 milliards.

Nous sommes maintenant dans notre 10e année consécutive de croissance, et de plus en plus de producteurs se tournent vers le soya en tant que denrée fiable et rentable à inclure dans leurs rotations de cultures. Aujourd'hui, plus de 31 000 agriculteurs cultivent du soja, soit une augmentation de 16 % au cours des cinq dernières années.

Soy Canada accueille favorablement le travail du gouvernement du Canada en vue de l'élaboration d'une politique alimentaire conçue pour fournir des conseils aux consommateurs et résoudre les problèmes liés à la production, à la transformation, à la distribution et à la consommation d'aliments.

De notre point de vue, une politique alimentaire nationale doit inclure une forte présence agricole. Une politique efficace définira les conditions qui permettront au secteur agricole canadien de prospérer et de miser sur la croissance expansive prévue par le Conseil consultatif sur la croissance économique du Premier ministre. Cela devrait inclure un accent sur le dépassement de l'accès au marché et des obstacles réglementaires pour permettre plus de production et d'exportations ; appelant à des capacités de transformation accrues pour les produits à forte croissance comme le soja ; et accroître le soutien à la commercialisation pour les expéditeurs. Une politique nationale doit promouvoir une prise de décision fondée sur la science, l'harmonisation des normes internationales et la libéralisation du commerce par la réduction des tarifs et d'autres barrières non tarifaires. Ce sont quelques-uns des ingrédients clés de l'élaboration d'une politique significative qui répond aux besoins des consommateurs et des intervenants de l'industrie.

Nous avons vu ces priorités intégrées dans les politiques alimentaires nationales d'autres pays aux vues similaires. Le plan alimentaire national australien contient des chapitres consacrés à l'exploitation des opportunités, à la résolution des problèmes commerciaux et réglementaires, à la croissance des exportations agricoles, à la promotion d'une consommation alimentaire saine et de la durabilité alimentaire. De même, la stratégie du Royaume-Uni rallie le soutien à l'amélioration de la compétitivité, à la promotion du libre-échange et à l'amélioration des infrastructures de transport au profit de tous les membres de la chaîne d'approvisionnement. Ces stratégies sont de bons modèles dont le gouvernement du Canada peut s'inspirer lorsqu'il élabore une politique nationale. Ils se concentrent sur des questions allant au-delà de l'identification de la valeur nutritionnelle des aliments et se penchent sur les politiques complexes qui ont un impact sur tous les membres de la chaîne de valeur agricole.

 Juste pour souligner l'importance des politiques alimentaires favorables au commerce, le commerce alimentaire international représente désormais 23 pour cent de la production alimentaire mondiale.

Une politique alimentaire nationale devrait également souligner les efforts de l'industrie et du gouvernement en matière de salubrité des aliments au Canada.

Les normes d'assurance qualité mises en place par notre industrie sont de calibre mondial et reconnues internationalement comme la référence en matière de qualité et de salubrité des aliments. Par exemple, le soja produit pour la consommation alimentaire au Canada est soumis à de solides systèmes de certification privés et gouvernementaux qui retracent la production et l'approvisionnement de soja à identité préservée. Le Système canadien de reconnaissance de l'identité préservée, ou SCRIP, est une norme de traçabilité des grains, administrée par la Commission canadienne des grains et vérifiée par des tiers, pour s'assurer que les expéditions de grains certifiés SCRIP sont pures et respectent les normes de qualité et de salubrité alimentaires les plus élevées.

De même, les développeurs de semences travaillent avec des organismes de réglementation canadiens tels que l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire lors de l'établissement de limites de résidus sur les produits de protection des cultures. Les processus d'établissement de ces limites sont extrêmement robustes. Ils sont fondés sur la science et comportent de multiples facteurs de sécurité intégrés qui améliorent la sécurité alimentaire lorsque les produits sont mis sur le marché. Les consommateurs doivent être sensibilisés à ces pratiques par le biais d'une politique alimentaire nationale qui sensibilise les Canadiens au niveau élevé de sécurité et de soin qui accompagne la production et la manipulation des aliments.

C'est une question d'excellence, de transparence, de rapidité, d'amélioration continue et de moindre coût. Il s'agit de fournir à Santé Canada et à l'Agence canadienne d'inspection des aliments une base de classe mondiale pour améliorer continuellement leurs normes de rendement et de processus, leurs politiques et leurs allocations de ressources au profit des consommateurs, des entreprises et des contribuables.

Enfin, une politique alimentaire canadienne devrait comporter une section sur les aliments sains axée sur la valeur nutritive des produits agroalimentaires.

Il est extrêmement important pour une politique alimentaire de mettre en valeur les bienfaits pour la santé des produits agroalimentaires cultivés ici même chez nous. Le soja canadien et les huiles de soja transformées sont bien placés pour servir d'exemples solides de grains cultivés localement avec d'énormes avantages pour la santé. Rappelons qu'en 2015, Santé Canada a approuvé une allégation santé liant la consommation d'aliments à base de soja riches en protéines à la baisse du taux de cholestérol. Des études scientifiques derrière l'allégation montrent que la consommation de 25 grammes de protéines de soja par jour aide à réduire le cholestérol et à réduire le risque de maladie cardiaque. Nous voyons d'autres pays arriver aux mêmes conclusions; liant la consommation de soja à une réduction du risque de maladie coronarienne. Pas plus tard que le mois dernier, la Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé une allégation santé similaire sur les étiquettes des aliments contenant de l'huile de soja aux États-Unis. et celui qui pourrait être présenté comme une réussite dans la future politique alimentaire.

Je conclurai en résumant qu'une politique alimentaire nationale efficace au Canada mettra l'accent sur la haute qualité de nos produits agricoles et mettra en valeur notre capacité à répondre à la demande au pays et à l'étranger.

La politique ne peut rester silencieuse sur des questions agricoles importantes telles que le développement des marchés et l'accès aux marchés. Il doit également veiller à démontrer l'engagement de l'industrie agricole envers la salubrité et l'assurance de la qualité des aliments. La salubrité des aliments n'est pas seulement une question de protection des consommateurs, il s'agit d'améliorer la compétitivité de la chaîne d'approvisionnement alimentaire canadienne dans le monde. Un régime de salubrité des aliments fondé sur la science qui fonctionne bien contribue à accroître la demande mondiale de produits agroalimentaires canadiens salubres et sains.

Soy Canada élabore de manière proactive un cadre pour guider notre industrie sur ces questions. Notre plan stratégique comprend des objectifs et des cibles pour doubler la taille du secteur canadien du soya au cours des 10 prochaines années. Les principaux objectifs de notre plan comprennent le doublement de la production globale à 13 millions de tonnes, y compris la production de soja de qualité alimentaire à 1,8 million de tonnes ; accroître la contribution de notre industrie au capital naturel; augmenter les niveaux de protéines; et l'expansion des exportations. Notre objectif est également d'augmenter la capacité de transformation nationale à 2,5 millions de tonnes d'ici 2027.

La santé, la sécurité et le bien-être économique des Canadiens sont grandement déterminés par l'intégrité de l'écosystème, des ressources naturelles et de l'infrastructure que nous partageons : climat, bassins atmosphériques, eau douce, paysages naturels, pêches, systèmes agroalimentaires et transports, réseaux de télécommunications et d'énergie.

Nous croyons fermement qu'une politique alimentaire nationale doit faciliter la croissance du secteur du soya et des secteurs des cultures dans l'industrie des céréales et des oléagineux. Nous sommes impatients de travailler avec le gouvernement du Canada dans l'élaboration de cette stratégie.

Merci et nous sommes heureux de répondre à vos questions.