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Soy Canada comparaît devant le Comité sénatorial de l'agriculture pour discuter des changements climatiques

Soy Canada a récemment parlé au Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts de l'impact des changements climatiques sur le secteur canadien du soya.  

Vous trouverez ci-dessous la déclaration faite par le directeur des affaires générales Chris Masciotra et le directeur du développement du marché Jim Millington le 8 juin 2017.

Bonjour honorables sénateurs. C'est un plaisir d'être de retour ici aujourd'hui, cette fois pour partager des informations sur l'impact des changements climatiques sur le secteur canadien du soya.

Contexte et croissance de l'industrie

Tout d'abord, un bref historique de Soy Canada et de l'industrie du soja. Nous sommes l'association nationale représentant toute la chaîne de valeur du soja au Canada. Nos membres comprennent des groupes de producteurs représentant des agriculteurs de tout le Canada, des entreprises de développement de semences, des exportateurs de soja, des transformateurs et des affiliés de l'industrie. Soy Canada facilite la coopération de l'industrie et représente l'industrie sur les questions nationales et internationales affectant la croissance et le développement du secteur.

Le secteur canadien du soya a connu une croissance phénoménale au cours des dernières années :

• Au cours de la dernière décennie, la superficie ensemencée est passée de 3 millions d'acres à 5,5 millions d'acres et devrait atteindre 10 millions d'acres d'ici 2027.
• La production a presque doublé au cours de la même période, atteignant 6,4 millions de tonnes métriques en 2016
• Et les exportations ont augmenté de plus de 250 % depuis 2006. L'année dernière, le Canada a exporté environ 4,8 millions de tonnes métriques de soja et de produits à base de soja d'une valeur de plus de $2,8 milliards.

La contribution économique de notre industrie à l'économie canadienne est substantielle. En 2016, Soy Canada a réalisé une étude d'impact économique qui a révélé qu'en 2014, le secteur canadien du soya a contribué pour plus de $5,8 milliards au PIB du Canada. Notre secteur est à la fois directement et indirectement lié à plus de 54 000 emplois à temps plein au Canada. (Source : Étude d'impact économique de l'industrie canadienne du soya)

La demande mondiale de soja de qualité alimentaire, de soja de base et de produits à base de soja à valeur ajoutée continue de croître à un rythme très soutenu. La demande de protéines de soja augmente et le Canada est bien placé pour être un fournisseur fiable pour les clients nationaux et internationaux.

Notre travail chez Soy Canada consiste à améliorer la compétitivité du secteur canadien du soya en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires liées au commerce international, en abordant les problèmes d'accès au marché, en soutenant les activités de développement du marché, en coordonnant la recherche et l'innovation tout en promouvant notre industrie au pays et à l'étranger. .

Durabilité, politiques sur le changement climatique, tarification du carbone et compétitivité

Soy Canada reconnaît la nécessité pour le gouvernement de lutter contre les changements climatiques et de réduire les émissions de gaz à effet de serre au moyen de politiques et de règlements. Soy Canada reconnaît également l'importance de l'efficacité des ressources pour réduire les coûts et les émissions de gaz à effet de serre sans avoir besoin de politiques et de réglementations gouvernementales telles que la tarification du carbone.

La production de soja s'est avérée être une source de protéines favorable et écologiquement durable en raison de la haute qualité des protéines, de la valeur nutritionnelle et de l'utilisation efficace des terres, de l'eau et de l'énergie. Le soja utilise beaucoup moins d'eau que les autres sources de protéines, ce qui permet d'économiser plus de quatre millions de gallons d'eau pour chaque tonne de soja produite. (Source : Commerce virtuel de l'eau au Japon et dans le monde, T. Oki, M. Sato, A. Kawamura, M. Miyake, S. Kanae et K. Musiake).

L'un des principaux avantages de la culture du soja dans une rotation de cultures traditionnelle est la capacité du soja à éliminer l'azote de l'air et à le restituer au sol par l'action des nodules racinaires du soja et des bactéries du sol. De plus, le soja produit 161 kilogrammes de protéines utilisables par acre de terre agricole, ce qui est nettement plus que toutes les autres formes de protéines complètes. En comparant les terres impactées par la production et le produit final, la protéine de soja offre une solution protéique 17 fois plus efficace que les protéines alternatives. (La source: USDA ; Groupe consultatif FAO/OMS/UNICEF sur les protéines (2004)).  

Soy Canada participe activement à la Table ronde canadienne pour des cultures durables (CRSC), une initiative de l'industrie dirigée par le Conseil des grains du Canada. La CRSC publiera bientôt une étude sur le carbone de 2016 qui établira une plate-forme de rapport définitive sur les paramètres de durabilité des cultures canadiennes. Les données et les informations recueillies dans le cadre de cette étude aideront à identifier les atouts de notre capital naturel. Le soja est l'une des 10 cultures étudiées et figurera en bonne place dans le rapport final.

Il est important de noter que l'industrie canadienne du soya dépend fortement du commerce international. Environ 70 % de notre production nationale est expédiée à l'étranger. Par conséquent, il est important que la réglementation gouvernementale liée au changement climatique trouve le juste équilibre entre la création des conditions pour améliorer notre capital naturel tout en veillant à ce que notre industrie soit équipée pour être concurrentielle à l'échelle internationale et donner suite à la recommandation de libérer le potentiel de croissance du secteur agricole identifié par le Conseil consultatif du premier ministre sur la croissance économique.

Le marché mondial du soja est très concurrentiel pour le soja brut ainsi que pour les dérivés de la transformation, notamment le tourteau protéique, l'huile végétale, les carburants renouvelables et d'autres bioproduits. De nombreuses juridictions où les exportateurs canadiens de soja sont en concurrence n'ont pas de mécanismes de tarification du carbone en place, ce qui, dans certains cas, peut leur fournir un avantage concurrentiel. Nos membres sont d'avis qu'il existe des possibilités pratiques pour le secteur du soya d'aider à la transition du Canada vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en maintenant notre compétitivité mondiale.

Au cours des 35 dernières années, les producteurs de soja canadiens ont apporté des améliorations substantielles aux pratiques environnementales. Depuis 1981, leur consommation d'énergie a diminué de 26%, et l'empreinte nette de gaz à effet de serre par unité de production de soja a diminué de 17%. (Source : Initiative canadienne d'impression sur le terrain).  La recherche et le développement des secteurs privé et public ont entraîné une augmentation des rendements moyens du soja – de 40,1 boisseaux/acre en 2005 à 44,1 boisseaux/acre en 2016 – soit une augmentation de 10%. Avec l'avènement de nouvelles techniques de sélection, le taux d'amélioration augmentera et les variétés se déplaceront plus au nord dans l'Ouest canadien.

Les producteurs de soja canadiens pratiquent des méthodes durables dans 4 domaines :

1. Labour de conservation – le travail réduit du sol et le travail sans travail du sol sont maintenant des pratiques courantes chez de nombreux producteurs de soya au Canada. Ces techniques contribuent à réduire l'utilisation de combustibles fossiles tout en améliorant le contrôle de l'érosion et en prévenant le compactage des sols.
2. Cultures de couverture – De nombreux agriculteurs canadiens surensemencent les champs en jachère avec des cultures de couverture protectrices et nutritives qui conservent l'humidité et contrôlent les mauvaises herbes.
3. Gestion responsable des nuisibles – la lutte intégrée contre les ravageurs et les seuils économiques aident les agriculteurs à utiliser les pesticides de manière judicieuse.
4. Agriculture de précision – les pesticides, le carburant et les engrais sont utilisés plus efficacement à mesure que les agriculteurs adoptent de nouvelles innovations, telles que la technologie à taux variable, les applications mobiles, les tracteurs à direction automatique, le GPS et les moniteurs de rendement. De nombreux producteurs souscrivent également aux pratiques de gérance des nutriments 4R qui optimisent l'efficacité de l'utilisation des engrais.

Conclusion

Le Canada possède l'un des meilleurs environnements de production agricole au monde. Notre sol profond et fertile, nos approvisionnements en eau abondants et notre biodiversité saine sont idéaux pour une industrie prospère et en pleine croissance qui établit la norme mondiale en matière de production durable. Les producteurs de soja canadiens comprennent la nécessité de protéger et d'améliorer notre capital naturel, car notre capacité à cultiver de manière rentable et efficace en dépend.

C'est pourquoi Soy Canada est en train de développer un plan stratégique de l'industrie impliquant toute la chaîne de valeur du soja qui fixera des objectifs de croissance ambitieux mais réalistes et guidera la croissance de notre industrie au cours de la prochaine décennie. L'un des principaux engagements de cette stratégie est de être reconnu comme le leader mondial de la production durable de soja de haute qualité. Il s'agit d'une priorité pour notre industrie et d'une priorité qui s'appuiera sur notre solide réputation internationale.

Nous remercions le comité de nous avoir invités à discuter de cette importante question. Vos questions et commentaires sont les bienvenus.