Priorités d'accès aux marchés présentées au Comité sénatorial permanent
Soy Canada a récemment parlé au Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts des principaux défis du secteur canadien du soya liés à l'accès aux marchés internationaux.
Voici le texte de la présentation donnée par le directeur général de Soy Canada, Jim Everson, le 21 avril 2016 :
Bonjour sénateurs. C'est un plaisir d'être ici avec vous aujourd'hui pour présenter Soy Canada et partager certaines des principales priorités de l'industrie du soja en ce qui concerne l'accès aux marchés internationaux.
Tout d'abord, permettez-moi de commencer par dire qui nous sommes et ce que Soy Canada représente.
Soy Canada est l'association nationale qui représente l'ensemble de la chaîne de valeur du soya. Nos membres comprennent des associations de producteurs représentant les producteurs de soja de tout le Canada, des entreprises de développement de semences, des exportateurs de soja et des transformateurs de soja. Soy Canada facilite la coopération de l'industrie et représente l'industrie sur les questions nationales et internationales affectant la croissance et le développement du soja.
Le secteur du soya au Canada connaît une croissance importante.
Nous sommes maintenant dans notre 8e année consécutive de croissance de la production de soja :
- Entre 2005 et 2015, la superficie ensemencée de soya au Canada a augmenté de 87 % pour atteindre 5,1 millions d'acres.
- Depuis 2005, les niveaux de production ont presque doublé pour atteindre 6,2 millions de tonnes métriques en 2016.
- Les recettes monétaires agricoles pour le soja sont de $2,3 milliards.
- Enfin, depuis 2005, les exportations de soja ont augmenté d'environ 250 % pour atteindre 4,4 millions de tonnes métriques en 2015. Le Canada exporte environ 65 % de sa production nationale de soja.
Nous sommes les 5 du mondee premier exportateur de soja et le 7e plus grand producteur.
La contribution de l'industrie à l'économie canadienne est également importante.
L'utilisation intérieure, la transformation et l'exportation du soja canadien contribuent pour plus de $5,6 milliards au PIB annuel du Canada et sont liés à plus de 54 000 emplois directs et indirects à temps plein. Nous sommes un segment croissant de l'industrie agricole avec une plus grande expansion prévue pour les années à venir et une plus grande dépendance vis-à-vis des marchés d'exportation. C'est pourquoi l'accès au marché est essentiel pour notre industrie.
Il existe un certain nombre de priorités d'accès au marché pour tous les segments de la chaîne de valeur du soja. Je vais prendre un peu de temps pour identifier rapidement sept priorités pour nous.
Premièrement, Soy Canada est un fervent partisan d'un commerce libéralisé et fondé sur des règles.
Le Canada est une nation commerçante et notre secteur des céréales et des oléagineux dépend fortement des marchés internationaux. Mais pour de nombreux produits de base, bien que l'accès aux marchés d'exportation soit très important, nous n'avons pas la taille et la puissance d'exportation de nations compétitives. Le soja en est une illustration. Malgré la croissance rapide de notre secteur, le Canada ne représente qu'environ 2-3% de la production internationale. Notre industrie est en concurrence avec les États-Unis, qui produisent environ 39% du soja mondial, et le Brésil, avec environ 37%. Ils sont responsables de la grande majorité du commerce mondial, ce qui leur donne un poids considérable dans les négociations commerciales. Les accords commerciaux avec des règles convenues maintiennent un commerce équitable.
Deuxièmement, l'accès au marché pour le secteur du soja s'articule autour de réglementations et de politiques fondées sur la science.
Notre croissance est basée sur l'innovation. La politique et la réglementation doivent être ancrées dans la science et les décisions fondées sur des preuves. Nous avons besoin d'un environnement prévisible où tous les participants jouent selon les mêmes règles. Un commerce prévisible et fondé sur des règles uniformise les règles du jeu pour notre industrie. Les accords commerciaux internationaux visent à établir ces règles et à soutenir les réglementations commerciales existantes dans d'autres accords de l'OMC.
Troisièmement, un nouveau cadre stratégique pour l'agriculture.
Les cadres stratégiques pour l'agriculture sont des ententes quinquennales impliquant les gouvernements fédéral et provinciaux, qui établissent les priorités d'action et de soutien du gouvernement. Ils sont utiles pour aligner les gouvernements et l'industrie sur un ensemble commun de priorités. Nous sommes heureux de voir que le gouvernement travaille à l'élaboration du prochain cadre prévu pour 2018.
Quatrièmement, le processus d'approbation des produits et de la biotechnologie.
L'un des principaux problèmes d'accès aux marchés pour notre industrie est le manque de délais d'évaluation adéquats des dernières caractéristiques biotechnologiques sur les principaux marchés d'exportation. Le gouvernement du Canada joue un rôle essentiel dans ce processus et doit continuer à promouvoir l'examen rapide des applications biotechnologiques sur les grands marchés d'exportation, en particulier la Chine et l'Union européenne. Sans ce soutien, les biotechnologies qui aident en fournissant de nouveaux outils aux producteurs sont vulnérables aux processus de prise de décision politique qui entravent les opportunités de production et d'exportation.
Notre industrie respecte les processus d'approbation des autres pays et continue de travailler dans leurs cadres réglementaires. Nous avons besoin d'approbations biotechnologiques plus rapides au sein de ces systèmes qui, en fin de compte, aideront à acheminer plus rapidement plus de produits canadiens sur le marché.
Ensuite, et lié aux approbations de la biotechnologie, se pose la question de la faible présence.
La présence de faible niveau fait référence à la très faible présence non intentionnelle de matières GM, qui ont été jugées sûres par une évaluation complète de la sécurité, dans les expéditions de céréales de base à l'échelle internationale. C'est une question très actuelle dans le commerce international des céréales en raison de la superficie croissante et du nombre de produits agricoles assistés par des méthodes biotechnologiques. Le Canada a pris une position de chef de file dans l'élaboration de nouvelles approches réglementaires pour la gestion du LLP dans les organismes et accords internationaux.
Sixièmement, fournir des ressources adéquates aux services publics d'accès aux marchés.
Le travail effectué par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Agriculture Canada et Affaires mondiales est extrêmement précieux pour notre secteur. Ces organisations jouent un rôle essentiel dans le soutien de l'industrie du soja, avec des branches telles que le Secrétariat à l'accès aux marchés qui tiennent notre secteur informé et répondent à nos besoins à l'étranger. De même, les délégués commerciaux fournissent un service exceptionnel et ont été utiles dans la planification des missions commerciales dans les principaux marchés d'exportation du monde.
Cependant, le nombre et la complexité des problèmes d'accès au marché et de commerce augmentent et, à mesure que nos exportations augmentent, notre dépendance à l'égard des organismes gouvernementaux, en particulier l'ACIA, augmente également. Ils doivent disposer de ressources adéquates.
Enfin, le transport ferroviaire est une priorité.
Tous les produits de base augmenteront leur production dans les années à venir. Afin d'accroître l'accès au marché, le secteur du soja dépend de systèmes ferroviaires fortement coordonnés, abordables et axés sur les services. Alors que la production de soja continue de croître d'année en année, notre secteur a besoin d'une infrastructure adéquate pour soutenir la demande pendant longtemps. Un transport fiable est un élément important de l'accès au marché qui continue d'être une priorité pour nous.
En conclusion, Je remercie le comité sénatorial d'avoir donné à Soy Canada l'occasion d'identifier bon nombre des principales priorités d'accès au marché pour le secteur du soja et d'avoir écouté nos préoccupations sur ce sujet important.