Présentation au Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes : Débouchés commerciaux dans la région indopacifique
Je suis ici pour représenter la chaîne de valeur du soya. Soy Canada représente les développeurs de semences, les cultivateurs, les transformateurs et les exportateurs. L’industrie est diversifiée : le soya pousse de l’océan Atlantique aux Rocheuses. Le soya est la 3e culturerd en importance au Canada, et ses exportations ont totalisé 3 milliards de dollars en 2021. Nous produisons du soya destiné à la consommation humaine parmi le meilleur au monde pour différents articles tels que le lait de soya et le tofu, ainsi que du soya de qualité de base broyé à des fins de tourteau pour le bétail, pour la production d’huile destinée à la consommation humaine ainsi que pour le biocarburant.
Puisque plus de 70 % de nos produits sont destinés à l’exportation, nous concentrons nos efforts sur les marchés mondiaux. Nous sommes reconnaissants de l’intérêt que porte le Comité pour la région indopacifique, car il s’agit d’une belle occasion de dynamiser la croissance.
Avant de décrire les principales façons de créer des débouchés commerciaux dans la région indopacifique, je souhaite vous expliquer les raisons pour lesquelles nous estimons qu’il s’agit d’une opportunité importante.
Sur le plan du soya, la région indopacifique est au cœur de la demande mondiale. Par exemple, la région touchant l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN), qui exclut les autres principaux marchés indopacifiques de soya comme le Japon, la Chine et la Corée.
L’ANASE importe environ 9,1 milliards de dollars de soya aux prix actuels. Avec 380 millions de dollars en exportation de soya canadien en 2021 et des taux de croissance très élevés, il y a toujours de grandes possibilités de croissance. Parallèlement, la demande en graines de soya augmente considérablement dans la région, et ce, pour les marchés de l’alimentation humaine et animale.
- Les Philippines constituent un bon exemple, où les aliments à base de soya ont connu une croissance annuelle de 12 % au cours des 5 dernières années.
Une question se pose : comment optimiser notre part de la demande actuelle, mais également de l’augmentation de la demande en cours? Pour notre secteur, il faudra améliorer l’accès à ces marchés.
Tout d’abord, nous devons éliminer tout droit de douane et établir une collaboration réglementaire en continu en matière de santé des plantes, des animaux et de l’environnement dans le cadre d’un accord de libre-échange avec l’Indonésie.
L’élimination des droits de douane permettrait une prévisibilité et des possibilités de croissance. Par exemple, dans le cadre de ses engagements actuels, l’Indonésie pourrait augmenter les droits de douane sur le soya de 27 %.
Mais cette élimination n’est pas suffisante, nous devons également supprimer les problèmes d’ordre sanitaire (animaux et humains) et phytosanitaire. Ces derniers peuvent survenir rapidement, produire des coûts, susciter des risques et même faire cesser les exportations. La semaine dernière, j’ai demandé à quand remontait la dernière mobilisation entre les organismes de réglementation phytosanitaire des gouvernements canadien et indonésien. La réponse? Je l’attends toujours aussi.
Ensuite, nous devons garantir l’accès à l’Inde pour nos graines de soya destinées à la consommation humaine.
Le fait d’augmenter l’exportation des graines de soya destinées à la consommation humaine vers l’Inde constitue une bonne occasion de croissance si nous avons un accès concurrentiel. À l’heure actuelle, nous sommes assujettis à des droits de douane de 45 %, qui s’avèrent excessivement imprévisibles et qui pourraient augmenter à 100 % sans préavis.
Le commerce du soya avec l’Inde est intéressant, car nous sommes un important importateur de soya biologique n’étant pas soumis à des droits de douane. Même si le Canada est fait l’objet de droits de douane élevés et volatiles pour l’exportation de ses graines de soya vers l’Inde, les autres pays sont assujettis à des droits de douane plus faibles pour l’exportation vers l’Inde. Par exemple, il y avait tout récemment une prime de 100 $/tonne pour le soya non génétiquement modifié en Inde comparativement à la Chine, mais parce que des droits de douane étaient appliqués au soya canadien, l’Inde a dû s’approvisionner ailleurs.
Puis, nous devons investir dans la collaboration entre le gouvernement et l’industrie afin d’empêcher de façon proactive les enjeux non tarifaires à l’échelle de la région.
Une collaboration et un investissement accrus permettraient de réduire les risques et les coûts tout en favorisant l’innovation dans les exploitations agricoles canadiennes. Je fournirai deux exemples de la façon dont un engagement restreint nous cause préjudice, et comment un investissement améliorerait la situation.
Tout d’abord, le Vietnam, où il nous est impossible d’exporter notre soya par vraquier. Même si le soya produit aux États-Unis peut être exporté en vrac vers le Vietnam, des préoccupations relatives aux les graines du chardon nous empêchent de le faire.
Un autre exemple est la réglementation des technologies de semences et de protection des cultures. Partout dans la région, la réglementation évolue, mais elle ne s’harmonise souvent pas à la réalité au Canada. Par conséquent, même si ces technologies sont approuvées au Canada, nous ne pouvons pas les commercialiser avant qu’elles ne soient acceptées à l’échelle des marchés d’exportation. Un investissement dans la collaboration entre les organismes de réglementation canadiens et leurs homologues indopacifiques aiderait à minimiser les obstacles commerciaux qui se présentent lorsque la technologie est assujettie à une réglementation différente ou qu’elle n’est pas fondée sur la science.
Je vous remercie de me permettre de discuter de la façon dont le Canada pourrait saisir des occasions de croissance dans la région indopacifique.
-30-
Pour de plus amples renseignements, les médias peuvent communiquer avec :
Brian Innes
Directeur général
Soy Canada
613-617-8483
binnes@soycanada.ca